Contribuer au renforcement de l’engagement de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre le changement climatique

La Côte d’Ivoire, signataire de l’Accord de Paris, s’est initialement engagée en 2015 à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 28,25% d’ici 2030. Aujourd’hui, l’ambition du pays s’est accrue, visant une réduction inconditionnelle de 30,41%, soit 37 millions de tonnes de CO2 équivalent. Cet engagement renouvelé témoigne de la volonté du gouvernement ivoirien de répondre aux défis climatiques actuels, en mettant à jour ses Contributions Déterminées au Niveau National (CDN) dans des secteurs clés tels que l’énergie, les déchets, l’agriculture et la foresterie. 

Le marché du carbone : un levier économique stratégique 

Le développement des marchés du carbone est un outil économique majeur pour contrer le réchauffement climatique. Il incite à réduire les émissions par un système de plafonnement et d’échange de droits d’émission, suscitant un intérêt croissant parmi les acteurs nationaux. Par ailleurs, dans le secteur du cacao, la décarbonisation de la chaîne de valeur représente un potentiel significatif pour réduire les émissions depuis la production jusqu’à la consommation. 

Évaluation et mobilisation pour le cadre carbone 

Conscient de l’importance de structurer l’approche carbone, IDH a initié une étude approfondie du cadre juridique et institutionnel du carbone en Côte d’Ivoire, en mettant un accent particulier sur l’agriculture et la foresterie. Cette étude vise à identifier les opportunités pour le secteur privé, notamment le secteur cacao, de participer efficacement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

 

Un atelier organisé le 24 janvier 2024 a permis de présenter les résultats de cette étude aux diverses parties prenantes. L’atelier a également servi de plateforme de discussion autour des initiatives liées aux engagements Science Based Targets (SBTi) et Net Zéro, illustrant la synergie entre les efforts nationaux et les standards internationaux. 

Les discussions ont abouti à plusieurs recommandations cruciales pour l’opérationnalisation de l’article 6 de l’accord de Paris en Côte d’Ivoire à savoir : 

  • Proposer des scénarios variés pour le marché carbone, clarifiant la propriété et la distribution des crédits carbone ; 
  • Créer une plateforme pour faciliter les échanges entre les parties prenantes du secteur cacao, afin d’harmoniser les recommandations pour le marché carbone ; 
  • Coordonner les efforts des entreprises du cacao pour formuler des propositions cohérentes avant leur soumission au gouvernement ; 
  • Définir clairement les modalités de répartition des crédits carbone entre producteurs, promoteurs et l’État. 

Vers un cadre favorable à la lutte contre le changement climatique 

Ces initiatives et recommandations marquent une étape décisive pour la Côte d’Ivoire dans sa quête d’une économie résiliente et respectueuse de l’environnement. En engageant activement le secteur privé, notamment dans le cacao, l’État ivoirien renforce sa capacité à atteindre les objectifs ambitieux de réduction des émissions, tout en soutenant le développement durable et l’inclusion économique.